Zoom sur la presse gersoise ancienne en ligne

A la fin du Second Empire, le Gers possède différents journaux de tendance conservatrice ou républicaine.

Jusque-là impérialiste libéral, le journal Courrier du Gers est acquis en avril 1869 par Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, vice-président du Conseil général et député bonapartiste très influent dans le département. Il est issu d’une famille armagnacaise de gentilshommes-verriers. A l’issue de la proclamation de la République du 4 septembre 1870, Granier de Cassagnac s’efface et Courrier du Gers disparaît.

Bénéficiant du prestige de son père, Paul de Cassagnac, journaliste politique et député bonapartiste, réapparaît  au premier plan de la scène politique gersoise dès les premiers mois de la IIIe République. En 1892, il fonde et dirige le quotidien La Voix du Peuple. Durant plus de vingt ans, ce journal d’opinion défend les idées de son fondateur et ferraille avec la presse de la République qu’il surnomme “La Gueuse”. Le style alerte et la variété des chroniques locales expliquent sa forte audience auprès des lecteurs ruraux. Le journal décline puis cesse de paraître le 2 août 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Dans son ouvrage sur La presse dans le Gers sous la IIIe République, Maurice Bordes indique que la fin du régime de Napoléon III s’était quelque peu libéralisé, laissant à l’opposition républicaine la possibilité de s’exprimer par voie de presse.

En 1868, le notable auscitain Jean David, fondateur du parti républicain dans le Gers, lance L’Avenir, journal démocratique du Gers, dont le rédacteur en chef est l’ardent polémiste Lissagaray, qui attaque violemment l’Empire et ses meilleurs appuis dans le département, les Cassagnac.

Devenu Le Républicain le 22 mars 1878, le journal continue de paraître sous ce nouveau titre jusqu’en 1890 et devient propriété du banquier auscitain Henri Gage. Le journal change à nouveau de nom pour devenir L’Avenir républicain jusqu’en 1909 mais ne représente plus l’ensemble du parti républicain gersois – plutôt l’aile des modérés.

Conscientes que la presse locale ancienne constitue une mine d’informations pour l’histoire locale, les Archives départementales du Gers ont engagé un partenariat avec l’agence Occitanie Livre et Lecture et la Bibliothèque nationale de France pour qu’elle soit numérisée et accessible en ligne.

C’est le cas pour ces trois titres qui, depuis leur site internet (www.archives32.fr, rubrique “Périodiques en ligne”), sont désormais accessibles sur le portail “Gallica” de la Bibliothèque nationale de France.